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Sortie à Verdun

Par SIMON GENESTIER, publié le mercredi 6 avril 2022 21:41 - Mis à jour le vendredi 5 avril 2024 18:26
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Mémoires : les 3.E et les 3.F en sortie à Verdun !

Dans le cadre du programme d'Histoire et des projets transdisciplinaires fondés sur le témoignage dans l'Histoire, deux classes de 3ème du collège Albert Camus d'Auxerre ont effectué une sortie pédagogique sur le champ de bataille de Verdun en Lorraine, Mardi 2 avril 2024. Cette visite a été organisée par M. Genestier et Mme Paris. Les élèves ont pu se rendre compte comment Verdun reflète à la fois la guerre de position, la violence de masse, la guerre totale et le lieu de mémoire.

Verdun, symbole de la guerre de position. Les Allemands, enlisés dans le conflit, décident d'attaquer, le 21 février 1916, la ville de Verdun, proche de la frontière, sous l'impulsion du Général Falkenhayn. Malgré plusieurs offensives, l’État major allemand ne parvient pas à prendre Verdun, les Français résistent: "A Verdun, on ne passe pas". Pendant 10 mois, les armées s'embourbent dans ce no man's land. Les élèves ont pu, ainsi, parcourir les boyaux de communication, se rendre compte de la violence des combats en voyant le terrain miné par les trous d'obus géants et visiter le fort de Douaumont où vivaient misérablement les soldats.

Verdun, symbole de la violence de masse. Les chiffres sont édifiants: 300 jours, 300000 morts, 700000 victimes, plus de 2 millions de soldats allemands et français ont combattu à Verdun (70 % de l'armée française est passée à Verdun), un obus toutes les trois secondes (plus de 50 millions d'obus lancés), utilisation de gaz, de lance-flammes... Les élèves ont été impressionnés par l'étendue de la nécropole de Douaumont (plus de 16000 soldats) et de son ossuaire contenant les ossements d'environ 130000 soldats morts non identifiés.

Verdun, symbole d'une guerre totale. Émus, les élèves ont parcouru le village détruit de Fleury-devant-Douaumont où résidait 400 habitants, pris et repris 16 fois par les Français et Allemands. Ils se sont rendus sur la Voie sacrée, cette route de 60 km qui permettait de ravitailler Verdun, transportant 13.000 combattants et 8000 tonnes de matériel et munitions chaque jour. Les territoriaux, les femmes, les tirailleurs marocains et tunisiens... tous participaient à l'effort de guerre comme l'explique le musée du Mémorial de Verdun

Verdun, lieu de mémoire et de souffrance. Dans le musée, les élèves ont pu lire des lettres de poilus, comprendre le psychisme de ces hommes et les conditions de vie affreuses qu'ils ont enduré: froid, boue, rats, manque d'hygiène, blessures physiques et psychiques...« Là, de la chair humaine avait été broyée, déchiquetée ; aux endroits où la terre avait bu du sang des essaims de mouches tourbillonnaient […] partout des débris de toutes sortes, fusils brisés, sacs éventrés d’où s’échappaient des lettres tendres et de chers souvenirs conservés précieusement et que le vent dispersait » ( Les Carnets de guerre de Louis Barthas, tonnelier, 1914-1918, p. 286, cote 304).

Simon GENESTIER